— Saki, voici aujourd'hui six ans que nous vivons ensemble. Il est temps maintenant de suivre de nouveaux chemins. Allons-y, Saki. Laissons les Mauvaises herbes à leur propre destin. Marche avec moi. Ne te retourne pas.
13.8.17
Agent orange
Assez perplexe quant à l'avenir, j'envisage de rependre quelques litres d'agent orange sur le petit arpent où foisonnent les Mauvaises herbes depuis février dernier. Nous sommes au milieu d'un été qui se révèle encore plus cataclysmique que l'été précédent. Saki et moi, nous sommes sur le point de reprendre la route en direction d'un nouveau territoire qui restera inconnu de tous et qui n'apparaîtra sur aucune carte. J'effacerai nos traces.
10.8.17
Assurément
Assurément les poissons n’ont pas inventé l’eau
ni les oiseaux, l’air. Les hommes ont bâti des maisons
en partie pour la gêne que leur donnent les étoiles,
et élevé leurs enfants sur des insignifiances,
puisqu’ils ont massacré tout dieu au fond d’eux-mêmes.
L’homme politique sur les marches de l’église croît
dans la grandeur même de cette stupidité,
lampe grillée qui jamais n’imagina soleil.
ni les oiseaux, l’air. Les hommes ont bâti des maisons
en partie pour la gêne que leur donnent les étoiles,
et élevé leurs enfants sur des insignifiances,
puisqu’ils ont massacré tout dieu au fond d’eux-mêmes.
L’homme politique sur les marches de l’église croît
dans la grandeur même de cette stupidité,
lampe grillée qui jamais n’imagina soleil.
Jim Harrison, After Ikkyu and Other Poems, 1996
7.8.17
On oublie...
Oui. On oublie ce qu'on a besoin de se rappeler et on se souvient de ce qu'il faut oublier.
Cormac McCarthy, La Route, 2007, p. 17
6.8.17
5.8.17
4.8.17
Inconcevable
De mon point de vue, et malgré sa conviction, les prévisions astrologiques de Rob Brezsny, pour la semaine du 3 au 9 août, sont absolument inconcevables :
L’amour est ta mission du moment – une mission certes délicate, mais sacrée. Il est l’aiguillon acéré qui te fait avancer et ton immense mystère, il est ta joie curieuse et ton maître exigeant. Je parle de toutes les nuances d’amour, Capricorne – depuis les relations amoureuses compliquées jusqu'à l’amour spirituel inconditionnel ; de cet amour qui te pousse à formuler habilement tes désirs et à offrir de bon gré plus que tu ne pensais posséder. Sauras-tu faire valoir cet obscur et doux mystère ? Sauras-tu décliner sur tous les modes tes mélodies voluptueuses pour relever ces passionnants défis ? J’en suis convaincu.
2.8.17
1.8.17
19.7.17
17.7.17
200
Je suis en train de rédiger le 200e billet qui s'affichera dans un instant sur les Mauvaises herbes – mis en fonction le 10 février de l'année en cours. Un rapide décompte indique que ce blog couvre une durée de 157 jours. Saki et moi, nous pouvons maintenant dormir la conscience en paix : la règle d'un billet par jour, au minimum, est respectée.
17
C'est parce que je déteste le nombre 16 que je ne supporte pas l'idée d'éteindre le PC pour la nuit, sachant que le compteur restera ainsi calé plusieurs heures sur ce nombre maudit. Je tiens donc à ce que s'affiche au plus vite le nombre 17. Nous y sommes. Saki applaudit chaleureusement.
Moyenne
Seulement 15 billets publiés au cours de ce mois-ci, alors que nous sommes déjà le 17 et que nous entrons ainsi dans la 30e semaine de l'année 2017. Saki, à qui je viens de faire part de ce constat, m'a d'abord jeté un regard désap-probateur. Il m'a ensuite encouragé en me disant que, si je voulais m'en tenir à une moyenne mensuelle d'un billet par jour au minimum, il me fallait en rédiger deux dans les 12 heures à venir. Voilà donc le premier, pas trop compliqué à mettre en forme, mais je crains déjà que le suivant, le 17e, me pose plus de problèmes à écrire. Par chance, il est à peine plus de minuit et j'ai tout ce lundi pour y penser.
13.7.17
Le malaise
L'homme est l'animal auquel il faut expliquer la situation. Qu'il lève la tête et regarde au-dessus du bord de ce qui est manifeste, le voilà pris d'un malaise face à l'ouvert. Le malaise est la réponse appropriée au surplus de l'inexplicable par rapport à ce que l'on a exploré.
Peter Sloterdijk, De l'héritage, du péché et de la modernité in Après nous le déluge
11.7.17
9.7.17
Création
— Tu vas renoncer à la création de tes horribles collages, n'est-ce pas ? Ça ne peut pas continuer comme ça, hein ?
5.7.17
4.7.17
Work in progress
3.7.17
Aujourd'hui
Aujourd'hui je suis vaincu comme si je savais la vérité.
Aujourd'hui je suis lucide comme si j’allais mourir
Et n’avais d’autre intimité avec les choses
Que celle d’un adieu, cette maison et ce côté de la rue devenant
Un convoi de chemin de fer, un coup de sifflet
A l’intérieur de ma tête,
Une secousse de mes nerfs, un grincement de mes os à l’instant du départ.
Aujourd'hui je suis lucide comme si j’allais mourir
Et n’avais d’autre intimité avec les choses
Que celle d’un adieu, cette maison et ce côté de la rue devenant
Un convoi de chemin de fer, un coup de sifflet
A l’intérieur de ma tête,
Une secousse de mes nerfs, un grincement de mes os à l’instant du départ.
Fernando Pessoa, Lisbonne, le 15 janvier 1928
2.7.17
Lucidus
Dans le courant du mois de mars, Blogger a mis en ligne de nouveaux templates. Ce qui m'a incité à ouvrir un nième blog afin d'essayer l'un de ces templates. Je l'ai fait en publiant la reprise d'un texte et trois ou quatre images en couleur. Et puis, j'ai laissé ça de côté jusqu'à hier. Hier, j'ai modifié la large image d'entête pour une bannière sombre, orageuse. Ensuite, j'ai republié les photographies couleurs transformées, peu avant, en images monochromes. Enfin, j'en ai publié deux autres en noir et blanc. Je vais oublier Lucidus pour quelque temps encore, afin de me rassembler au coeur du petit arpent magique où prolifèrent en toute liberté les Mauvaises Herbes.
Au bord de la mer
Si l'on y pense sérieusement, à quoi cela sert-il ? Pourquoi se poser des questions, essayer d'éclairer ou accepter des ombres ? Ne ferais-je pas mieux d'enterrer mes larmes dans le sable au bord de la mer, dans une solitude absolue ? Mais je n'ai jamais pleuré, car les larmes se sont transformées en pensées aussi amères que les larmes.
Emil Cioran
1.7.17
Again
Il était un peu plus de 06:30 AM CEST, lorsque le soleil a franchi la toiture du bâtiment qui fait face aux fenêtres du #205. Ce samedi 1er juillet s'inscrit désormais sous le signe du recommencement. Un nouveau jour, un nouveau mois, une nouvelle période qui se détachera franchement du dernier cycle si décevant. Passa la vida.....
13.6.17
12.6.17
Sans passion
Vivre une vie cultivée et sans passion, au souffle capricieux des idées, en lisant, en rêvant, en songeant à écrire, une vie suffisamment lente pour être toujours au bord de l’ennui, suffisamment réfléchie pour n’y tomber jamais. Vivre cette vie loin des émotions et des pensées, avec seulement l’idée des émotions, et l’émotion des idées. Stagner au soleil en se teignant d’or, comme un lac obscur bordé de fleurs. Avoir, dans l’ombre, cette noblesse de l’individualisme qui consiste à ne rien réclamer, jamais, de la vie. Être, dans le tournoiement des mondes, comme une poussière de fleurs, qu’un vent inconnu soulève dans le jour finissant, et que la torpeur du crépuscule laisse retomber au hasard, indistincte au milieu de formes plus vastes. Être cela de connaissance sûre, sans gaieté ni tristesse, mais reconnaissant au soleil de son éclat, et aux étoiles de leur éloignement. En dehors de cela, ne rien être, ne rien avoir, ne rien vouloir… Musique de mendiant affamé, chanson d’aveugle, objet par un voyageur inconnu, traces dans le désert de quelque chameau avançant, sans charge et sans but…
Fernando Pessoa, Le livre de l’intranquillité
11.6.17
Chanson du dimanche
Inutile de choisir un autre chemin,
de décider entre cette parole blessée et un bâillement
de franchir la porte par où te perdre
ou de ne faire que passer comme n’importe quel oubli.
Inutile d’arroser des racines
qu’elles soient chimères, arbres ou cicatrices,
de changer de rôle et de scène,
d’être corde, arc, pute ou ombre,
de nommer et ne pas nommer, se décider pour les étoiles.
Inutile de se dépêcher et de pressentir
car il n’y a pas assez de temps pour voir
ou s’attarder une vie entière
à connaître dans le miroir ton visage.
Les iris, le ciment, ce bleu obscur des yeux,
les nuages qui passent, l’odeur d’un corps,
la chaise qui reçoit la lumière oblique du soir,
l’air que tu bois, tout rire, tout dimanche
tout te mène indifférent et fatal vers ta mort.
de décider entre cette parole blessée et un bâillement
de franchir la porte par où te perdre
ou de ne faire que passer comme n’importe quel oubli.
Inutile d’arroser des racines
qu’elles soient chimères, arbres ou cicatrices,
de changer de rôle et de scène,
d’être corde, arc, pute ou ombre,
de nommer et ne pas nommer, se décider pour les étoiles.
Inutile de se dépêcher et de pressentir
car il n’y a pas assez de temps pour voir
ou s’attarder une vie entière
à connaître dans le miroir ton visage.
Les iris, le ciment, ce bleu obscur des yeux,
les nuages qui passent, l’odeur d’un corps,
la chaise qui reçoit la lumière oblique du soir,
l’air que tu bois, tout rire, tout dimanche
tout te mène indifférent et fatal vers ta mort.
María Mercedes Carranza
9.6.17
Fatigue
Désœuvré, ne sachant pas trop à quoi perdre mon temps, je me suis mis à relire des billets rédigés de mes deux mains — clavier oblige — en une période relativement lointaine. J'ai ainsi relu « Une goutte d'eau », un texte qui date de mars 2009, où il est noté : « Je crois que j'écris pour voir les heures se matérialiser. » Ce qui n'est plus le cas aujourd'hui. Aussi, j'en suis à me demander pourquoi essayer de maintenir Mauvaises Herbes à flots étant donné que je n'en ressens plus l'utilité, car je n'éprouve plus l'envie d'entrevoir, de façon scripturale, passer le temps.
5.6.17
3.6.17
Why?
Why was I holding on to something that would never be mine? But isn't that what people do?
Bret Easton Ellis, Lunar Park
1.6.17
31.5.17
30.5.17
Désherbant
Finalement, ces gens si bien pensants auront, avec acharnement, réussi à découvrir le bon désherbant qui mettra définitivement fin à la prolifération des mauvaises herbes. C'est du moins ce qu'imaginent ces braves gens...
27.5.17
Planches
Avec Let's do it again, j'ai cru me relancer dans la course aux collages. Je pensais alors produire un tas de nouvelles planches digitales. Mais, c'est resté Sans suite.
23.5.17
See U
D'ailleurs, Saki & moi, nous n'avons pas mis longtemps à décider d'émigrer le plus loin possible d'ici. Sans retour.
Climat
Temperature: 29°C | Humidity: 51% | Pressure: 1017hPa (Steady) | Conditions: Clear | Wind Direction: West | Wind Speed: 22km/h
C'est le premier jour, depuis je ne sais plus combien de mois, que la température extérieure est proche des 30°C. Ce constat n'a rien de réjouissant, car, désormais, Saki et moi, nous savons qu'il nous faudra patienter jusqu'à la fin de l'été pour sortir d'une atmosphère tropicale absolument insupportable. Surtout lorsque le vent viendra du Sud et que le taux d'hygrométrie avoisinera les 75%. Maudit pays !
22.5.17
19.5.17
17.5.17
16.5.17
14.5.17
GTK 751
“Mikkado turned 10 today! We hope it was a great year, and we look forward to sharing many more!” Soit le message de Tumblr, reçu dans la soirée. GTK 751 a certes dix ans aujourd'hui, mais voilà presque deux ans que je n'ai plus rien publié sur ce microblog. Je ne rejette pourtant pas l'idée, qu'un jour ou l'autre, de nouvelles images puissent s'ajouter aux 1894 images précédentes.
11.5.17
Dévotion
Je ne suis qu'un misérable disciple, et, pourtant, au fil des ans, à force de patience infinie, Saki est parvenu à me transmettre une toute petite partie des immenses pouvoirs que recèle sa prodigieuse intelligence. De toutes ses facultés, Saki a su, dernièrement, m'enseigner quelques menues leçons sur l'art de la télépathie. Technique qui lui permet, depuis toujours, de communiquer avec moi et qui, m'assure-t-il, devrait me permettre dans certaines situations de communiquer avec le monde et, peut-être même, avec de rares cervelles humaines particulièrement bien faites. Aussi, je caresse l'idée d'abandonner la parole et, surtout, l'écrit. Je songe particulièrement à me soustraire à ce travail inutile qui consiste à rédiger des billets pour des blogs que je suis seul ou presque à lire. Saki me dit que je pourrais ainsi, en recentrant mes efforts, faire de réels progrès dans l'art subtil de la sieste, l'une de ses meilleures spécialités. Saki est l'être le plus intelligent, le plus beau que je connais. Je le vénère.
1.5.17
Extermination
À vingt ans, je n'avais en tête que l'extermination des vieux ; je persiste à la croire urgente mais j'y ajouterais maintenant celle des jeunes ; avec l'âge on a une vision plus complète des choses.
Emil Cioran, Cahiers, 1997
30.4.17
Maudit pays
Temperature: 11.0°C | Humidity: 90% | Pressure: 1012hPa (Steady) | Conditions: Light Rain | Wind Direction: East | Wind Speed: 6.0km/h
Nos organismes n'étant pas préparés à subir un tel climat en cette période de l'année, Saki et moi, nous avons en ce moment l'impression d'avoir encore plus froid qu'au cœur de l'hiver passé et, astronomiquement parlant, largement dépassé. Saki m'a demandé tout à l'heure de rallumer les radiateurs, ce que, bien sûr, je n'ai pas hésité à faire.
29.4.17
Visible & fabuleux
Le 20 mars dernier, je décidai de rassembler, sur un Tumblr intitulé : Invisible & Ineffable, des photographies sélectionnées parmi celles faites depuis le début de l'année 2016. Très peu d'entre elles avaient été, jusqu'à présent, publiées étant donné que, pendant cette période, j'ai quasiment laissé à l'abandon la plupart de mes photoblogs. Ce soir, enfin, j'estime cette longue et fastidieuse opération terminée. En effet, il y a quelques minutes, j'ai mis en ligne les toutes dernières images. Invisible & Ineffable affiche maintenant 464 photographies publiées sans tenir compte de l'ordre chronologique de leur production qui me semble sans importance. Ordre qui sera pourtant respecté désormais, puisque j'ai l'intention d'alimenter régulièrement ce Tumblr au rythme passablement lent des selections de mes prochaines prises de vues.
27.4.17
26.4.17
25.4.17
24.4.17
23.4.17
22.4.17
Sans retour
Le véhicule dont il avait pris les commandes, à l'âge où ses jambes furent assez longues pour atteindre le pédalier, était équipé d'une boîte à vitesse dépourvue d'une marche-arrière. Spécificité mécanique qui, aujourd'hui encore, lui convient parfaitement bien. Marche ou crève !
21.4.17
19.4.17
18.4.17
Perspective
Renverser la perspective. Placer la fin juste avant le début. Ainsi, ayant d'emblée dépassé sa propre fin, le commencement ne rencontrera jamais sa future limite, son point de clôture. La voie sera éternellement ouverte.
17.4.17
16.4.17
Pollution
Tous les bâtards de la création se sont donnés rendez-vous dans les jardins ou sur les balcons dans l'intention de gâcher notre sieste dominicale, celle de Saki et la mienne. Aussi, Saki et moi, nous regrettons vivement la période hivernale, le froid, la pluie, le mauvais temps, l'époque où tous ces putains de braillards restaient scotchés, les fenêtres fermées, devant les écrans TV. Alors, la mort dans l'âme, privés de sieste, nous avons donc fait un peu de ménage, l'excellent As The Eternal Cowboy d'Against me! — the most mysterious anarcho-punks — en fond musical pour couvrir la pollution sonore. That's life!
13.4.17
Invincible
La seule manière de supporter revers après revers est d'aimer l'idée de revers. Si on y parvient, plus de surprises : on est supérieur à tout ce qui arrive, on est une victime invincible.
Emil Cioran
Vernissage
Il y a ceux qui son nés pour recevoir, nés pour explorer la face cachée du miroir et les autres, les vernis, ceux qui sont faits pour passer à côté des véritables déboires.
12.4.17
Cinq trèfles
Les ♣ ♣ ♣ ♣ ♣, qui pendant plusieurs mois se sont affichés sur la page d’accueil de mon site, Traverses, ne sont plus visibles, car j'ai rétabli une page d’accueil plus conforme aux attentes d'un visiteur éventuel. Pourtant cette page en ouverture du site ne me convient pas. J'ai l'intention de refaire le design de Traverses devenu disparate au fil des ans. Mais, devant l'ampleur de la tâche, je reporte chaque jour ce travail au lendemain. Il va quand même falloir que je m'y atèle parce que je ne peux plus longtemps prendre le risque de voir souffrir mon image de marque.
9.4.17
Adytum
Dans le dernier de ses horoscopes, Rob Brezsny écrit en conclusion ce qui suit :
Si tu n’as pas encore ton adytum, Capricorne, il est temps de le trouver ou de le créer : tu as besoin d’un séjour régénérateur au cœur du sacré.Je pense être déjà en possession d'un adytum, mais je suis décidé à renforcer la territorialité de ce lieu protecteur et particulier, décidé à faire le nécessaire pour que ce havre intérieur prenne plus d'ampleur dans les jours à venir, car les deux semaines passées ont été éprouvantes.
8.4.17
6.4.17
I am a writer
Dans un article intitulé “25 Habits That Will Make You a Writer”, Shaunta Grimes donne des conseils aux écrivains en devenir. J'ai toujours aimé ce genre de recettes, sans bien sûr ne jamais les appliquer, mais parce qu'une lecture rapide et superficielle me fait chaque fois légèrement sourire. Je me demande en quoi ce type de conseils — on en lit à tous les sujets — trouvent leur efficacité. Je ne pense pourtant jamais obtenir de réponse à ça, mais je garderai en tête la 18e injonction, car c'est la plus facile à mettre en oeuvre — sorte de méthode Coué :
18. Call yourself a writer. Just trust me. Say this out loud today: I am a writer. The next time someone asks you what you do, say: I am a writer. I don’t care what your day job is. Start identifying as a writer. It’ll be hard at first, if you’ve never done it before, but you’ll get used to it. If you’re writing every day, you’re a writer. You’re allowed to own that.
Keep cool
Temperature: 21°C | Humidity: 31% | Pressure: 1016hPa (Steady) | Conditions: Clear | Wind Direction: North | Wind Speed: 32km/h
Soit, pour Saki et moi, le climat idéal qui, selon Weather Underground, devrait se prolonger ainsi dans les cinq jours à venir. La main du Destin tient encore solidement son calame, bien que Miss Fortune ait récemment essayé de lui briser les doigts, dans l'intention d'inverser la belle courbe ascendante, mais sans y parvenir. L'Apocalypse est donc remise à plus tard, sin die. Alors, faisons la sieste.
5.4.17
3.4.17
99
Ce billet représente la quatre-vingt-dix-neuvième ou nonante-neuvième publication sur les Mauvaises Herbes. Soit exactement le même nombre de billets affichés sur Prokheiron, au moment où je l'ai abandonné, au plus froid de l'hiver, à la mi-février. Prokheiron et Mauvaises Herbes s'inscrivent dans la continuité d'Horizon. Ces trois blogs remplissent la fonction d'un carnet de notes ouvert à tout lecteur éprouvant plus ou moins de sympathie à l'égard de l'auteur et de ses beaux animaux. Par ailleurs, j'ai appris ce matin que la région est entrée, le samedi 1e avril, dans la période des vacances scolaires qui s'étend jusqu'au mardi 18. Dans mon environnement immédiat, la pression démographique a, par conséquent, fortement chuté. Aussi, en ce début de semaine, mon humeur citadine s'exprime sous la forme d'une souple courbe ascendante calligraphiée à l'encre couleur de blé vert par la main experte du Destin.
2.4.17
Sur la ligne
Je ne sais comment reprendre le fil des publications sur les Mauvaises Herbes en raison de l'interruption à laquelle j'ai été contraint, il y a maintenant presque deux semaines. Difficile d'écrire quand l'élan qui pousse à pianoter sur le clavier n'est plus là. Je tiens pourtant à parler de ce passage à vide pour qu'il reste inscrit dans la timeline des Herbes et que je puisse ainsi en conserver le souvenir. Puisque ce blog s'adresse avant tout à moi-même et qu'il n'est donc pas pensé pour une horde de lecteurs avides de lire des récits plaisants, intéressants, lumineux, palpitants ou je ne sais quoi encore, je peux me permettre de rédiger un texte insignifiant ou presque. Le misérable contenu du billet, que je suis en train de développer si péniblement, constatera avec la photographie faite hier, en fin de matinée, sur l'avenue que je traverse régulièrement dès qu'il s'agit de quitter la résidence pour du ravitaillement. Hier matin, le ciel brumeux chargé de l'humidité venue du Sud rendait l'atmosphère presque supportable : la lumière terne, grise et diffuse atténuait les laideurs de la ville presque déserte en ce début de week-end. En y repensant, ce soir, la photographie ci-dessus restitue correctement les sensations perçues hier lorsque, peu avant midi, sur le retour, j'ai déclenché la prise de vue quelques minutes avant de rejoindre Saki Le Magnifique qui m'attendait patiemment au #205.
21.3.17
Lucidus
Parce que Blogger a mis en ligne, très récemment, de nouveaux templates, j'ai installé l'un d'entre eux, choisi dans la série “Contempo”, sur un énième blog intitulé pour l'occasion : Lucidus. Il est plus que probable que Lucidus végète au stade embryonnaire étant donné que je ne prendrai certainement pas le temps de le développer, de l'alimenter sérieusement dans les semaines à venir. Mais, il est là, j'aime son design et je ne rejette pas l'idée de lui accorder, un jour ou l'autre, un supplément de vie.
Vie / Mort / Vie
Hier, lundi 20 mars, à 11:28 AM, a débuté le printemps qui n'est pas la saison que je préfère, même si c'est pourtant mieux que l'été, toujours pourrit, ici, à MTP. J'écris ce qui précède — et ce qui suivra — avec pour intention de remplir de mots quasi insignifiants un billet. Cet acte dactylographié devrait me fournir la preuve que je suis ne suis pas encore mort du H5N25, probablement chinois, qui se cramponne à ma carcasse dans le but d'avoir définitivement ma peau. Heureusement, l'acide acétylsalicylique, inventée par Hermann Kolbe ou Arthur Eichengrün — actuellement personne n'en sait rien —, me laisse croire que ce maudit virus me lâchera bientôt et que j'aurais encore à vivre passablement les six mois prochains en attendant l'automne, véritable saison du renouveau, pour moi. Saki, sans soucis, cultive l'art de la sieste. Je vais refaire du café.
16.3.17
14.3.17
La fiction
La fiction n’est pas la création d’un monde imaginaire opposé au monde réel. Elle est le travail qui opère des dissensus, qui change les modes de présentation sensible et les formes d’énonciation en changeant les cadres, les échelles ou les rythmes, en construisant des rapports nouveaux entre l’apparence et la réalité, le singulier et le commun, le visible et sa signification. Ce travail change les coordonnées du représentable ; il change notre perception des événements sensibles, notre manière de les rapporter à des sujets, la façon dont notre monde est peuplé d’événements et de figures.
Jacques Rancière, Le Spectateur émancipé, 2008
13.3.17
7.3.17
Cabina telephónica
El exilio es tener un franco en el bolsillo
y que el teléfono se trague la moneda
y no la suelte
– ni moneda, ni llamada –
en el exacto momento en que nos damos cuenta
de que la cabina no funciona.
Cristina Peri Rossi, 1975
6.3.17
Colère
Rien ne me met plus en rage que la sensation d'avoir perdu mon temps, et c'est bien ce que je ressens en cette fin de journée. Sentiment renforcé pour avoir constaté que, ces tout derniers jours, l'élan qui me poussait à publier à haute fréquence sur les Mauvaises herbes n'est plus ce qu'il était. Je n'ai pas encore cherché à en découvrir la cause réelle, mais ce constat suffit déjà à provoquer un grondement de colère contre moi-même. Colère redoublée par le fait que, non seulement, ce blog périclite, mais que je n'ai pas avancé d'un pouce dans l'entreprise esthético-hygiénique qui consiste à faire un peu de rangement et du ménage dans l'appartement. Cette nuit, je me maudis.
Damnation
Je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour me raisonner. J'en appelle avec ferveur à ma volonté pour qu'elle ne cède pas au cours des 24 heures à venir. Je relativise en me disant que d'autres que moi ont survécu aux camps de travail — je pense, par exemple, à La Balance du souffle écrit par Herta Müler. Bien qu'ils soient passés pendant une période de leur vie par les mines de sel, je sais que certains sont morts dans leurs lit, emportés par la vieillesse. J'ai encore pas mal d'arguments de ce type, invoqués ici afin de me rassurer, de me faire réaliser que cela ne sera qu'un mauvais moment à passer. Et pourtant, je reste tétanisé à l'idée qu'il va me falloir me livrer d'ici peu à la pire des entreprises : faire du ménage, passer l'aspirateur. L'horreur ! Je ne peux m'y résoudre.
4.3.17
Le vent
Sans s'annoncer, un jour, le vent violent s'est levé. La tempête s'est ensuite déchaînée. Depuis, rien n'a pu l'apaiser. Les grands arbres sont tombés. Les fruits ont pourri. Les graines se sont éparpillées. Les pierres ont été déterrées. Les rivières sont sèches. Partout, le désert gagne. Quelques insectes, très peu d'invertébrés et de rares petits mammifères sauvages subsistent. Une seule espèce d'oiseaux au plumage d'encre bleu-noir argentée résiste. Ces oiseaux ne prennent leur envol qu'à la nuit tombée. Mais, pour combien de temps encore ?
3.3.17
2.3.17
Freeway Theory
Relationships are like freeways because both have exits that you can take to get out of them. The exits for relationships are: six hours (a.k.a. the one-night stand), four days, three weeks, seven months, 18 months, 18 years, and death.
How I Met Your Mother
1.3.17
Traduire
Parfois, un mot, formulé dans une langue étrangère, semble correspondre parfaitement à une idée que l'on aimerait exprimer, alors que ça ne colle pas vraiment dit dans sa langue première — le français en l’occurrence. Exemple :
Sloth - Being too slow or lazy at doing something.Ce qui me donne à penser que l’ascenseur est en panne depuis la nuit dernière. Peut-être une bonne raison de ne pas aller, demain matin, traîner mes boots sur la plage.
Demain
Dans la soirée, Ivanović m'a téléphoné pour me proposer de l'accompagner, demain dans la matinée, en bordure de mer, près de Carnon. Je lui ai dit que, pour l'instant, je ne savais pas si, demain, j'irais respirer l'air humide poussé vers les terres par le vent marin, mais de me rappeler juste avant de prendre la route en direction du littoral, parce que je lui donnerai une réponse à ce moment là.
Choose life
Choose life. Choose a job. Choose a career. Choose a family. Choose a fucking big television, Choose washing machines, cars, compact disc players, and electrical tin can openers. Choose good health, low cholesterol and dental insurance. Choose fixed-interest mortgage repayments. Choose a starter home. Choose your friends. Choose leisure wear and matching luggage. Choose a three piece suite on hire purchase in a range of fucking fabrics. Choose DIY and wondering who the fuck you are on a Sunday morning. Choose sitting on that couch watching mind-numbing spirit-crushing game shows, stuffing fucking junk food into your mouth. Choose rotting away at the end of it all, pishing your last in a miserable home, nothing more than an embarrassment to the selfish, fucked-up brats you have spawned to replace yourself. Choose your future. Choose life... But why would I want to do a thing like that? I chose not to choose life: I chose something else. And the reasons? There are no reasons. Who needs reasons when you've got heroin?
Renton | Irvine Welsh, Trainspotting
Mars
Nous voici donc en mars, « mois des fous » selon l'antique adage populaire, et aussi, Mars, dieu romain de la guerre, Mars en tant que planète de notre système solaire ou, même, biscuit chocolatée. C'est plutôt sous l'aspect de la folie que j'envisage le mois qui vient de commencer. Certes, je pourrais le considérer sous l'angle de la guerre, pourtant, je m'y refuse : la guerre me fatigue, car il y a bien trop longtemps que je vis à ses côtés — aussi, je n'ai plus envie d'y penser. Quant à la planète et au biscuit, ce sont là deux images mentales qui ne m'inspirent pas grand-chose. Reste la folie, celle qui ne m'a jamais quitté, la plus fidèle de mes compagnes. Celle qui, à tout moment, peut me faire sourire et parfois rire. Vu sous cette angle, il me semble alors que ce mois-ci pourrait trancher avec la triste routine des mois précédents. Nous verrons bien.
28.2.17
Célébration
Encore une dizaine de minutes environ pour célébrer la disparition de ce mois de février 2017, cela en attendant que la dernière cafetière de la soirée ait fini de percoler. Je me dis que cette célébration serait inutile si elle ne concernait que ce mois finissant, car, pour cette cérémonie, il faudrait aussi englober les mois précédents, qui ne valent guère mieux que février. Tout, probablement, sera d'ailleurs à recommencer, d'ici quelque temps, afin de célébrer la disparition des mois à venir. Ainsi va la vie.
The last man on Earth
Christof a remarqué l'absence de personnages humains sur presque toutes mes photographies publiées sur Ello. Je lui ai répondu que, depuis longtemps déjà, je rêve d'être le dernier homme à vivre sur cette maudite planète. Enfin seul, mais pas véritablement seul, puisque toujours, de tout temps et partout accompagné de Saki, bien sûr.
27.2.17
Verbal
Qui n’a voulu saisir plus, saisir mieux, saisir autrement, et les êtres et les choses, pas avec des mots, ni avec des phonèmes, ni des onomatopées, mais avec des signes graphiques ? Qui n’a voulu un jour faire un abécédaire, un bestiaire, et même tout un vocabulaire, d’où le verbal serait exclu ?
Henri Michaux
26.2.17
Don't stop
Il ne parvenait jamais à arrêter ses idées sauvages, indomptables. Aussi, elles ne cessaient de vagabonder quitte à vivre sans foyer dans une intense précarité.
L’angoisse de lire
L’angoisse de lire : c’est que tout texte, si important, si plaisant et si intéressant qu’il soit (et plus il donne l’impression de l’être), est vide — il n’existe pas dans le fond ; il faut franchir un abîme, et si l’on ne saute pas, on ne comprend pas.
Maurice Blanchot, L'Écriture du désastre
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